
Rencontre autour d’un thé avec Fanyda coach dans le film : La Graine et le Mulet »
Notre Malicieuse FANYDA a coaché l’actrice Hafsia Herzi dans le film de Abdellatif Kechiche «La Graine et le Mulet» sorti en 2007. Ce film repasse sur Arte, certains l’ont découvert, d’autres l’on revu avec plaisir. Fanyda a été sollicitée pour apprendre à danser la danse orientale à l’actrice, elle nous raconte son expérience.
Fanyda tu as été sollicitée par Abdellatif Kechiche pour coacher son actrice Hafsia Herzi. Comment s’est passée votre rencontre ?
J’ai été contactée par téléphone alors que je me trouvais en vacances. N’étant pas disponible à ce moment-là, son assistante réalisatrice m’a laissé un message de la part de Pathé Film pour un film réalisé par Abdellatif Kechiche et produit par Claude Berri. J’avoue ne pas avoir rappelé car je croyais que c'était une blague. Deux jours plus tard, elle me rappelle et me laisse à nouveau un message.
Cette fois-ci, je l’ai rappelée et qu’elle ne fût pas ma surprise à l’énoncé de sa proposition. Rendez-vous était pris 15 jours plus tard dans un bar/restaurant à Sète avec Abdel. Nous avons déjeuné ensemble tout en discutant de son scénario, de ses besoins, de ses attentes, du caractère d’Hafsia … et à quel point, il avait été difficile de me retrouver.
En quoi consistait sa demande ?

Il m’a expliqué comment Hafsia avait été recrutée pour ce film et comment elle avait fini par lui avouer qu’elle ne savait pas du tout danser. Hafsia correspondait au personnage du film mais la scène la plus importante pour Abdel était la scène où elle danse sur le bateau à la fin du film. D’où la nécessité qu’elle prenne des cours de danse orientale, qu’elle soit coachée et dirigée.
La demande d’Abdel était particulière dans le sens où je devais garder beaucoup de défauts dans sa danse car elle n’était absolument pas danseuse professionnelle dans la scène. Il n’était pas question non plus de l’enfermer dans une chorégraphie mais qu’elle laisse bien libre cours à son imagination et, surtout, à sa spontanéité. J’ai expliqué alors à Abdel ce que je pensais faire avec Hafsia et il était entièrement d’accord sur ma façon de travailler.
Est-ce que d’autres danseuses professionnelles ont été sollicitées pour coacher l’actrice ?
Afin de coacher Hafsia, des professeurs, danseuses et danseurs se sont manifestés auprès de la Production. A une certaine période, j’avais recruté au sein de ma propre Compagnie, la Compagnie Shehrazad, un danseur à qui j’ai appris énormément de choses et qui a dansé auprès de moi sur plusieurs spectacles de ma création. Ce que je ne savais pas, c’est que son concubin avait filmé mes spectacles à mon insu. La prise de photos et la captation d’images vidéo étaient interdites à l’époque afin de protéger et de respecter le travail des artistes et de considérer, également, le droit à l’image.
Bref, ce danseur a envoyé à la Production une vidéo où nous dansions ensemble sur une musique de percussions.
C’est ainsi qu’Abdel m’a repérée et c’est à ce moment précis qu’il a souhaité absolument me voir coacher Hafsia. Abdel m’a expliqué à quel point il m’avait cherchée, désespéré (ce sont ses propres termes) de ne pas me trouver. Bon nombre de professeurs et danseuses ont été contactés mais personne ne me connaissait …. Humm …. Je ne commenterai d’ailleurs pas ce silence …
Il lui a fallu six mois, m’a-t-il dit pour me trouver. Durant ce laps de temps, deux autres professeures ont été recrutées. Elles n’ont, à priori, pas travaillé très longtemps avec Hafsia car ni elles, ni Abdel n’étaient satisfaits. En tout cas, c’est ce que m’a rapporté Abdel. Personnellement, je ne connais pas ces deux professeures … Je ne porterai donc aucun jugement.
Comment s’est passée ta première rencontre avec Hafsia ?
Abdel m’a accompagnée auprès d’Hafsia et notre rencontre s’est parfaitement bien passée. Elle était un peu timide malgré tout, un peu impressionnée mais je l’ai mise à l’aise de suite et le courant est bien passé. Nous avons reparlé du scénario et des attentes d’Abdel. Je lui ai expliqué ma façon de travailler, ce que j’attendais d’elle.

J’allais venir tous les week-ends pour la coacher mais je voulais qu’elle travaille même quand je n’étais pas là. Je restais à son écoute en dehors de mes venues à Sète afin de l’aider du mieux possible. Abdel a souri et nous a laissé toutes les deux. Les répétitions se déroulaient dans une ancienne brasserie très très grande avec des allures de théâtre avec ses balcons en bois et ses fresques de Brassens partout sur les murs. Cet établissement était, malheureusement, voué à la destruction et a laissé place à un petit immeuble d’habitation. Quel dommage !
Et dire que je n’ai pris aucune photo. Je n’ai pas ce réflexe et c’est bien pour cela que beaucoup de souvenirs sont gravés dans ma mémoire mais pas sur papier glacé. Je n’ai d’ailleurs aucune photo avec Hafsia, ni même du bateau !
Comment se sont déroulés les cours de danse ?
Comme je l’ai précisé précédemment, nous avons commencé les cours dans une brasserie dédiée à Brassens, en centre-ville de Sète, un lieu absolument fabuleux chargé d’histoire ! Puis, nous avons fini les cours sur le bateau même du tournage.
Quelle a été ta première impression lorsque tu as rencontré l’actrice pour la première fois ?
Fragile, timide, enfantine … voilà mes premières impressions ! En fait, Hafsia était tout cela à la fois mais avec un caractère bien trempé. C’était une jeune fille bien déterminée à avoir ce qu’elle voulait, un brin capricieuse je dirais. Elle aimait beaucoup jouer à la femme-enfant avec Abdel et obtenait tout ce qu’elle voulait !
Est-ce qu’elle avait déjà dansé avant d’accepter son rôle ?
Non, jamais …
Qu'avais tu envie de lui transmettre ?
Dans un premier temps, je lui ai beaucoup parlé :
de la culture musicale égyptienne
de ces chanteurs et chanteuses qui nous envahissent l’âme
de ces danseuses cultes qui nous ont transmis leurs savoir et leur passion
des instruments, ce que nous pouvions danser sur le violon, sur l’accordéon etc …
des émotions, comment se les approprier et comment les transmettre, les partager
de la technique, de la grâce, de la sensualité, de l’élégance, de la féminité … SA féminité ! J’avais déjà envie de lui transmettre tout cela. J’avais envie de partager tout mon savoir, de lui donner un maximum d’informations afin qu’elle puisse y puiser ce dont elle avait besoin pour le film. Je voulais lui transmettre l’Art de Danser !
Comment a t-elle évolué au fil des cours de danse ?
Elle a évolué comme je l’imaginais parfois simplement, parfois avec beaucoup de difficultés ! Mais elle finissait toujours par comprendre le mouvement, l’enchaînement ou l’intention. Je ne l’ai jamais lâchée tant qu’elle n’arrivait pas à faire ce que je lui demandais. Persévérance, persévérance ! Et nous sommes ainsi arrivées progressivement au résultat que souhaitait Abdel.
Étais-tu satisfaite de son évolution, de son style ?

Oui, j’étais satisfaite de son évolution. Elle s’accrochait et était courageuse et cela a payé. Je lui ai voulu un bassin puissant dans les accents latéraux et une puissance de vibrations également. Elle a réussi.
Elle a quand même beaucoup appris de nos heures de cours sur si peu de temps. Quant à son style, celui-ci me satisfaisait également. Je lui ai appris à improviser et à ne jamais être vulgaire.
Avec du recul qu’est-ce que tu changerais dans ta façon d’enseigner ?
Sincèrement, je ne changerais rien puisque tout s’est toujours très bien passé et que l’objectif a été atteint.
Quels étaient tes rapports avec l’actrice ?
D’un point de vue professionnel, ils étaient très cordiaux, voir assez amicaux … Nous avions trouvé très rapidement notre rythme de travail tout en rigolant bien. Le midi, nous allions déjeuner ensemble et on se racontait nos vies, notamment la sienne dans les quartiers de Marseille, son casting pour ce film auquel elle avait répondu tout en cachant la vérité sur le fait qu'elle ne savait pas danser, et puis, nous refaisions le monde !
Par la suite, j’ai malheureusement été déçue par le comportement d’Hafsia à plusieurs reprises ! Notamment, lorsqu’Abdel a voulu changer le scénario de son film afin de m’y inclure. Il est venu un jour accompagné de plusieurs caméramans et m’a demandé de danser avec les musiciens, musiciens que je connaissais déjà d’avant et donc, parfaitement bien (petite anecdote : nous avons été très surpris eux et moi lorsque nous nous sommes vus pour la première répétition en live. Je ne savais pas qu’ils jouaient dans ce film et eux, ne savaient pas que j’allais intervenir ! C’était rigolo ces retrouvailles, cela nous a bien fait rigoler. Ils sont adorables et sont d’excellents musiciens !).
Abdel avait fait ramener un écran de cinéma. Il m’a dit : «Je vais te filmer sous différents angles pour voir si tu passes bien sur grand écran. Tu vas d’abord danser toute seule sur une musique imposée puis, vous danserez toi et Hafsia un peu ensemble, je voudrais voir ce que cela donne ….» Heu oui mais …. Ce n’était pas vraiment prévu ça ! hihi !
Nous nous sommes exécutées toutes les deux : d’abord moi toute seule puis ensemble. Il était ravi, aux anges ! Il nous a dit : «Ok, parfait, c’est magnifique, je valide le changement de mon scénario et vous danserez toutes les deux pour la scène du bateau ! Hafsia va danser seule mais t’invitera à la rejoindre. Vous ferez alors un duo». Hafsia s’y est complètement opposée en disant à Abdel qu’il en était hors de question, qu’elle ne voulait pas être ridicule
Abdel a finalement renoncé au changement de son scénario tout comme le fait que je les accompagne pour fouler le tapis rouge et monter les marches à Cannes. Je n'ai pas été déçue, je n’avais pas pris ces propositions au sérieux.
Il y a eu une autre fois, également où le comportement d’Hafsia m’a déçue. En fait, j’ai réalisé bon nombre de dessins pour faire confectionner son costume avant de parvenir à ce que voulait vraiment Abdel (pourtant il y avait une costumière sur le tournage …). J’ai fait des commandes pour la Production, notamment en Égypte et, avec l’accord d’Abdel, j’en ai profité pour commander quelques ceintures de danse pour mes élèves, ceintures que j’ai payées bien entendu. Mais voilà, Hafsia n’a jamais voulu me redonner les ceintures ! Voilà, voilà …
Les musiciens ne devaient pas être habitués à tourner dans un film, comment avez-vous travaillé tous ensemble ?
Je n’ai géré que la partie où Hafsia danse sur le bateau, donc, de notre côté tout a très très bien fonctionné. C’est leur métier que de jouer dans des orchestres et c’est le mien de danser et d’enseigner. Malgré tout, ces musiciens ne sont pas des acteurs mais c’est ce que recherchait aussi Abdel. Remarquez qu’aucun acteur connu ne participe à ce film. C’est le choix d’Abdel de ne faire tourner que des gens qui n’ont jamais fait de film.

Vous remarquerez également que les acteurs ne sont pas maquillés. Abdel voulait ce côté «nature» à ses personnages. Je pense, bien que je n’ai pas eu l’occasion d’en discuter avec eux, qu’ils n’étaient pas forcément très à l’aise dans le rôle d’acteur. La majorité d’entre eux ne parlent d’ailleurs pas dans le film. Je ne saurais dire de quelle façon ils ont pu travailler avec Abdel et les autres acteurs car je n’étais pas présente dans ces moments là.
Cela a représenté combien d’heures de travail ?
Approximativement 250 heures ! J’étais présente à Sète tous les week-ends de septembre à décembre (du vendredi soir au dimanche soir).
Comment t’es-tu organisée pour travailler, es-tu venue habiter sur le lieu du tournage ?
J’avais la possibilité d’habiter Sète le temps du tournage mais c’était absolument impossible pour moi. J’étais trop occupée et engagée pour partir de chez moi aussi longtemps : ma vie de famille, mes enfants (prioritaires sur ma carrière), mes cours à Grenoble, mes stages à Grenoble, Paris etc …. ainsi que les répétitions de ma Compagnie, mes spectacles. J’ai donc fait beaucoup d’allers-retours à Sète mais c’était mieux ainsi même si le rythme a été très difficile à tenir durant cette période. C’est une expérience à vivre.
Tu as dû assister à des scènes de tournage, te retrouver avec les acteurs, qu’as-tu ressenti ? Dans quelle ambiance s’est passé le tournage ?
Effectivement, Abdel est venu me chercher pour m’emmener sur le tournage d’une scène, celle où la famille mange le couscous dans la salle à manger. Nous étions tout à côté sous un grand tissu noir et des écrans devant nous. Nous pouvions donc voir en direct la scène tournée. C’était vraiment très sympa comme expérience. Abdel me demandait ce que je pensais du jeu des acteurs, quels étaient les défauts de la scène tournée (genre l’ombre d’un micro sur une porte de placard, un regard trop face caméra…). C’est très intéressant.
Le tournage d’un film n’est pas une récréation, c’est très sérieux, c’est une entreprise qui doit fonctionner parfaitement et éviter les dépassements de coûts. Alors, ce n’est pas forcément drôle tout le temps, ce n’est pas la récréation. L’immeuble où se trouvait l’appartement faisait partie d’une cité. Je n’étais pas très à l’aise d’envahir les gens de cette façon et de bouleverser leurs habitudes.
En effet, une famille vivait dans cet appartement. Celle-ci a accepté de le quitter pour être relogée ailleurs le temps du tournage. En échange, leur appartement était refait à neuf et je dirais, heureusement car tout a été abîmé lors du tournage : les murs ont été percés de partout pour accrocher les lumières et autres divers accessoires. Les gens de l’immeuble ne pouvaient pas prendre l’ascenseur durant le tournage de la scène afin d’éviter des bruits parasites… Pas facile pour les habitants ! Le catering était installé juste en bas de l’immeuble, les enfants ne pouvaient plus jouer et beaucoup de voitures ne trouvaient plus leur place de parking. Les habitants étaient malgré tout contents de voir un film se tourner chez eux. C’est plutôt moi qui était mal à l’aise de m’incruster de la sorte.
Lorsque tu as vu le film qu’as-tu ressenti ?
J’aime le scénario du film même si je trouve qu’il y a, parfois, certaines longueurs. J’aime aussi le côté naturel des acteurs. Je n’arrive pas à faire le rapprochement entre le film qui est passé sur l’écran et ma venue et mon implication lors de son tournage. Cela m’a fait très bizarre de voir mon nom au générique. Je ne réalise toujours pas !
Pour la scène de danse du final, Abdellatif Kechiche a fait le choix de filmer l’actrice au plus près de son corps, des musiciens. Qu’en as-tu pensé ?

Abdel n’a jamais évoqué devant moi la façon dont il allait procéder pour filmer Hafsia. J’avoue avoir été très surprise des gros plans qui ont été faits sur son corps mais bien davantage par ceux de son rapprochement avec les musiciens. Je trouve ce rapprochement très sexuel. Je n’ai pas appris à danser de cette façon à Hafsia. Je lui ai appris à jouer avec ses cheveux, à être séduisante, espiègle, sensuelle mais jamais vulgaire.

C’est le choix d’Abdel, c’est à lui que revient la mise en scène. Maintenant, ce n’est pas un film sur la danse orientale, ni sur une danseuse … Je pense qu’Abdel a voulu montrer comment une adolescente bascule dans un monde adulte avec tous ses excès.

Abdellatif Kechiche t’a t-il parlé de ses projets après ce film ?
Abdel, fasciné par la danse orientale, m’a donné rendez-vous un jour pour me parler du scénario de son prochain film qui serait tourné au Maroc. Il s’agissait de l’histoire d’une grande danseuse orientale ayant arrêté de danser auprès de qui une jeune fille, voulant faire carrière elle aussi, venait demander de l’aide. Il souhaitait que je tienne le rôle de cette danseuse «retraitée».
Je n’ai pas dit non, j’ai demandé à réfléchir … Abdel m’a rassurée quant à ma vie personnelle, il savait qu’elle passait avant tout. Il m’a alors proposé d’emmener ma famille avec moi, que mes enfants iraient dans une école française etc etc … le tournage devait durer 6 mois environ, sachant que les tournages prennent souvent du retard, il fallait compter 8 mois.
Je me suis dit que cela pouvait être une belle expérience pour moi et ma famille, surtout que j’avais déjà renoncé au contrat qui m’avait été proposé en Égypte pour danser durant 3 ans dans les plus grands palaces du Caire et dans les soirées les plus prestigieuses.
Malheureusement, Abdel a dû abandonner son projet car le film «WHATEVER LOLA WANTS» est sorti au cinéma entre temps.
As tu des souvenirs, des anecdotes ?
J’avais souvent la peur au ventre lors des répétitions. Pourquoi ? Parce qu’il y avait, parfois des souris qui passaient tranquillement à côté de moi et ce, tant dans la brasserie que sur le bateau. Je suis terrorisée à la vue d’une souris, même morte, même en photo. C’est une véritable phobie. Alors, lors des répétitions, j’avais toujours un œil sur Hafsia et un œil sur le sol ! Hihihi ! Une fois, Hafsia m’a vu détaler à grande vitesse dehors. Elle m’a rejoint et nous avons bien ri ! Pour me calmer, nous avons été boire un verre dans un petit café proche de la brasserie !
Hafsia, lors du tournage de la scène où on la voit courir, est tombée et s’est foulée la cheville. C’était la veille du tournage de la scène de danse sur le bateau. Donc, cela ne se voit pas mais elle a dansé avec une cheville en mauvais état et, en tant que danseuse ayant eu ce genre de mauvaise expérience, je peux certifier qu’elle a bien dû souffrir car il y a eu plusieurs heures de tournage …
Après le premier “cours” avec Hafsia, Abdel est venu nous rejoindre à la brasserie. Il voulait savoir si tout s’était bien passé et nous avons pris le temps de discuter, normal. Au moment de partir, je me change et comme je danse toujours pieds nus et que le sol était très sale, je me nettoie les pieds avec des lingettes (pas très glamour mais cela fait partie du métier). Il n’y avait pas d’eau, le compteur avait été coupé. D’un seul coup, Abdel se met à crier qu’il est inadmissible, que j’ai besoin de me nettoyer les pieds. Il a, alors, saisi son portable afin d’appeler son assistante pour qu’elle dispute la femme de ménage qui n’avait pas fait le travail demandé. J’ai été toute gênée de la situation et si j’avais su, j’aurais attendu d’être à l’hôtel pour me laver. J’ai eu beau lui dire que ce n’était pas grave, que j’étais habituée, il n’a rien voulu entendre. J’ai bien compris qu’il voulait que tout se passe impeccablement bien pour moi mais j’ai vraiment été gênée.
Une autre fois, je me mets à toussoter (il y avait de la poussière dans cette jolie brasserie !). Abdel, paniqué, se précipite vers moi : “Ça va Fany, tu as besoin de quelque chose ? Attends, j’appelle quelqu’un pour qu’on aille t’acheter du sirop !!” Heu ……. non non Abdel, tout va bien, ce n’est rien …. Et lui d’insister ”Tu en es certaine ? Sinon, j’appelle!” Non non … je t’assure tout va bien … Et j’ai compris, à ce moment là, comment un acteur ou une actrice pouvait “péter un plomb”, comme on dit, et se croire au dessus des autres. Être à ce point aux petits soins pour une personne, s’en inquiéter toutes les cinq minutes, répondre à toutes ses demandes, la traiter en reine, etc etc … et bien, effectivement, on peut se prend pour une star !
Quels conseils donnerais-tu à une personne qui désire découvrir la danse orientale ?
Découvrir la danse orientale, c’est aussi découvrir sa culture, son environnement. C’est prendre le temps de choisir son professeur : son niveau, sa technique, sa connaissance de l’anatomie, son approche, sa pédagogie, son humanité … Il ne faut pas hésiter à essayer des cours avec différents professeurs, différents styles afin de choisir «le» cours où le ressenti sera le meilleur, où l’épanouissement sera évident.
Il faut également déterminer son objectif personnel car il peut orienter de façon ciblée le style et le choix du professeur :
danser pour le plaisir de danser, pour créer des amitiés
danser pour véritablement apprendre
danser car il y a un objectif de carrière professionnelle
Concernant le dernier choix, il faut malgré tout savoir que dans la danse orientale, il y a différents métiers bien distincts, à savoir : danser, enseigner, chorégraphier, réaliser, mettre en scène … et qu’il faut, par conséquent, prendre son temps et de ne surtout pas aller trop vite.
Demander conseil aux anciennes, elles ont l’expérience, le vécu ! Je dirais qu’il faut, également, se méfier des enseignements trop pompeux pour être sincères et vrais …
Et pour terminer des projets ?
Grâce à mon expérience professionnelle, je continue d'apporter aux élèves qui le souhaitent une formation adaptée à leurs demandes et à leurs besoins.
C'est pourquoi je continue de proposer des cours particuliers, des formations professionnelles ainsi que du coaching vidéo.
Je proposerai certainement quelques stages à thèmes également. Peut-être, referai-je quelques directs « Confi’danses ». Il y a tellement de choses à raconter en 36 ans de carrière !

Article préparé par Sylvie avec l’aide précieuse de Fanyda
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